jeudi 7 août 2008

LA SABLEYRE

Lundi 4 Août, à l’invitation de l’association des 590, nous prenons la direction de la Sableyre, un banc de sable situé devant le domaine de Certes. Un endroit encore peu fréquenté, comparé au banc d’Arguin ou à l’Ile aux Oiseaux.





Nous sommes 7 à bord, et le départ est fixé à 10 heures. Le temps est frais, le vent soutenu à l’Ouest. Jean Loup à la barre, les autres à la manœuvre. Devant la jetée, nous venons au près pour hisser la grand voile, le foc, puis la misaine. Soudain, en pleine manœuvre, Mathurin semble s’arrêter. Un problème de moteur ? Impossible, depuis que Jean-Jacques nous a prêté le 10 CV «Suzuki», nous ne connaissons plus ce genre de choses. Ce doit être le courant, nous tournons au ralenti et le vent est de face. Un coup d’accélérateur, et Jean-Loup nous signale que le moteur est penché : il s’est déplacé sur la chaise.



Un coup d’œil par dessus le tableau arrière nous laisse apercevoir un flotteur engagé dans le safran. La gaffe n’y peut rien. Daniel, dûment amarré plonge et coupe le bout. Le flotteur est remonté à bord, mais Mathurin n’avance toujours pas. C’est plus grave. Un bout traîne toujours sur l’arrière. A tous les coups, nous remorquons un corps-mort entier. Un autre coup de couteau nous libère, et Mathurin s’envole. La journée commence bien. Le moteur fait un angle bizarre, mais sans la clé du cadenas antivol, nous ne pouvons rien faire pour le moment. Surtout, ne pas forcer, il risquerait de tomber à l’eau.

On décide de continuer comme ça, sans forcer.
Après l’embranchement du chenal de Taussat, nous prenons le chenal du Courant. Le nouveau balisage (des cardinales à la place des latérales) est un peu déroutant.



Un peu trop à droite du chenal, nous entendons le safran gratter le sable (j'avais oublié qu'il fallait serrer à gauche). Tout le monde à bâbord avant, pour faire giter, et nous regagnons des fonds plus propres à naviguer. A quelques mètres de nous Gilbert doit remonter la dérive de son Blue-Jinn. Lui aussi a touché.
Chenal de Teychan plein vent arrière pour entrer dans le chenal de la Sableyre. Je me souviens d’une arrivée identique l’an passé, et se planter au vent arrière n’est pas ce qu’il y a de mieux pour affaler la grand-voile et la misaine. La place pour faire demi-tour est très limitée et les fonds incertains. Je décide d’affaler au près et nous continuons sous foc seul, à peine suffisant pour étaler le courant descendant. Ah, si nous avions une voile d’étai !

Chantal fait trempette jusqu'à la taille pour nous indiquer la hauteur d’eau. Un grand coup d’accélérateur pour « beacher sur la plage » et Mathurin s’échoue, proprement cette fois.
Quelques minutes d’attente, et nous pouvons débarquer avec de l’eau jusqu’aux genoux.

Nos amis des 590 nous attendent (non, ils ont déjà commencé) pour l’apéro.

Retour à Mathurin pour le pique-nique, puis visites des autres bateaux, baignade un peu fraîche pour certains. Un grand coup de pied dans l’embase du moteur le remet d’aplomb. Jean-Loup entame une petite toilette des œuvres vives. Peu de « craquoys » depuis le dernier carénage, mais pas mal d’herbes.

« Craquoy » : nom gascon du balane, coquillage en forme de chapeau chinois. Plus généralement, le terme de « craquoy » se rapporte à tout coquillage se fixant sur des pontons ou des objets flottants. »
(Dictionnaire du Bassin d’Arcachon : O de MARLIAVE – Ed. Sud Ouest)

Bon on s’égare, la marée monte et Mathurin flotte. Il est temps de repartir.
Tous les 590 sont déjà en route, il ne reste que Gilbert et nous.

Mathurin évite sur son ancre, on en profite pour hisser, puis le mouillage relevé, en route au près. Tout de suite, le courant se met de la partie, et c’est une grande partie de bords carrés qui se déroule dans le chenal étroit. Un peu d’aide de Monsieur Suzuki nous permet de regagner le chenal du Courant, travers au vent, puis le chenal d’Andernos au grand largue. Il est près de 20 heures lorsque nous regagnons notre port d’attache.


Mardi 5 Août, nous décidons de coucher le grand-mât pour refixer la frette de haubans qui est descendue de quelques centimètres. Dans la foulée, nous gréons une poulie de drisse pour la voile d'étai qui nous a manqué la veille (à suivre).
LIEN VERS :

BALANE ou CRAQUOY:
http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=86

ASSOCIATION DES 590 :
http://pagesperso-orange.fr/association590/

L'ALBUM PHOTO DE CETTE JOURNEE :

http://picasaweb.google.fr/carguephot/LASABLEYREAOUT2008?authkey=xGy_jDZRMkg

Photos: Jean-Paul AIGROT - Jean-Jacques CARAYON

MOTEUR...RE...RE...SUITE et FIN ???


Signe encourageant : la tondeuse a bien voulu démarrer l’autre jour, et ma pelouse digne d’un stade de foot
Pour l’instant, c’est moi qui ai gagné et c’est le moteur qui a perdu.
Non, je ne lui en veux pas, il a fait ce qu’il a pu, mais il y avait une incompatibilité d’humeur entre nous deux.
Grâce à Jean-Jacques il a été vite remplacé par un nouvel ami aux yeux bridés : Monsieur SUZUKI. (Soyons respectueux envers la mécanique, elle pourrait se venger.)
Ce prêt qui comble notre attente et nous permet d’envisager quelques sorties en sachant que l’on pourra rentrer au port sans devoir faire du racolage auprès de plaisanciers serviables mais à l’humeur parfois aléatoire.
Nous y gagnons en sécurité, sérénité et tranquillité d’esprit.
Bref, je ne m’en lasse pas et tirer sur la poignée de démarrage procure une satisfaction que je ne soupçonnais pas.
Un énorme merci, donc, à notre ami Jean-Jacques.