Adieu Dame Bernic.
Ces quelques jours passés côte à côte resteront pour moi un souvenir impérissable.
Mais voilà, l’hiver est fini, il est temps de regagner mon port d’attache.
Discrètement surveillée par notre édile, je te laisse près de ce lourdaud de Petit Jean, si pratique pour embarquer. Te
rminé pour moi le sable fin et les chatons des pins du Bétey qui s’insinuent partout au moindre souffle, les yachtmen aux moteurs bodybuildés, adeptes de la bronzette aux effluves de crème solaire et des cocktails aux senteurs de gasoil.Je m’en vais retrouver la trop large Bulle qui, parait-il s’est refait une beauté, la sauvage brise d’Ouest qui cherche par tous les moyens à me libérer de mes attaches, les éleveurs de mollusques aux mœurs plus frustres mais aux sens plus aigus.
Dans quelques mois, j’en suis sûr, nous nous retrouverons, entourés d’une kyrielle de petits canots aux voiles légères et aux avirons gracieux, auxquels nous apprendrons les secrets des petits esteys et des mouillages inaccessibles.
Adieu donc Dame Bernic !
Ton pote Mathurin. SNIF !!!
(Crédit photos : Mr Riquier, Journal Municipal d'Andernos, AS-Seil)
2 commentaires:
Tu es bien trop bon Mathurin, je dois te faire remarquer que le terme de yachtman (ou men au pluriel) ne convient guère aux usagers du port du Betey, le terme de plaisancier serait plus adapté et encore, car ce serait faire injure à Jean Merrien. Car il faut évaluer cela en termes d'élégance et de plaisir et non de prix et de consommation... mais, privé de tes mâts, tu n'as pas vu plus loin que cette dame qui entretien des relations de yachtwoman avec sa jolie pinasse.
Le Cahioc
Dame Bernic précise : mon portrait illustrant le sympathique récit de Mathurin sur son séjour au port du Bétey a été croqué par Serge Ricquier, mon père, qui avait collé ce petit bijou de simplicité - stylo-bille et lavis sur papier d'écolier - sur la chemise qui servait à ranger les factures me concernant...
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