jeudi 11 février 2010

UNE HISTOIRE DU LOUP DE MER


EPISODE 4

COMPORTEMENT SOUS VOILES

Lorsqu’on embarque à bord d’un Loup de Mer on est étonné et un peu perdu par les innombrables drisses qui descendent les mâts. Les transfilages, garcettes de ferlage, écoutes de flèches… tout cela donne à ce gréement un aspect compliqué. Souvent les manœuvres de hissage des voles sont longues car les stagiaires se perdent dans ce dédale de bouts qui demandent de l’ordre et de la méthode. On doit veiller à ce que l’assiette du bateau soit correcte car on a souvent tendance à se retrouver à l’arrière ce qui immerge la voûte, et lui fait traîner de l’eau. Dans le petit temps le bateau bien que restant maniable n’est pas très rapide. Un virement vent devant ne s’effectuera sans mettre les focs à contre que s’il n’y a pas de rupture d’équilibre ou de coup de barre malheureux. Par contre, lorsque la brise monte, le bateau s’anime et une fois les flèches affalés pour éviter trop de toile dans les hauts, le bateau est très maniable, passe bien clapot, l’écoulement est régulier.

Un petit défaut : la lourdeur du pic qui entraîne le haut de la voile sous le vent ne permet pas de bien remonter au près. De plus ce poids dans les hauts fait gîter et il faut donc réduire assez vite, force 3, pour ne pas fatiguer le gréement. La réduction commence par l’arrière, puis par la suppression de la trinquette. Il faut cependant conserver de la toile sur l’avant pour garder le bateau manoeuvrant car la misaine est trop près du centre vélique pour avoir une action importante au niveau de l’équilibre. Le bateau n’aime pas que l’on serre trop le vent, mais il permet de louvoyer de façon très honorable. Par contre, dès que l’on donne un peu de mou dans les écoutes le bateau s’installe sur son bord et n’est pas du tout volage, ce qui vient de sa quille longue. La vocation pédagogique du Loup de Mer est parfaitement remplie. Le cahier des charges dans ce domaine demandait un poste pour chaque stagiaire et cela est respecté.

La voilure divisée du Loup de Mer occupe aux écoutes 4 stagiaires : foc, trinquette, misaine, grand voile. A cela s’ajoute 1 personne pour la barre. Pour les flèches, on a besoin de deux personnes en plus à savoir, une pour hisser, une pour apiquer. En sachant qu’il y a deux flèches sur le Loup, tous les stagiaires sont à la manœuvre.

Un virement vent devant bien fait, flèches hautes, demande aussi de la coordination car la manœuvre demande que l’on affale les flèches pour les rehisser sous l’autre amure.

Une prise de ris nécessite au moins trois stagiaires. Un à la drisse de hisse, un à la drisse de pic, un à la barre et à l’écoute, et on peut prendre des ris sur la grand voile, la misaine, le foc. Une prise de coffre avec affalage rapide des voiles occupe les 7 stagiaires.

Il ne s’agit pas ici de faire un traité de manœuvre du Loup de Mer, mais de montrer que ce bateau, bien utilisé, est un outil de pédagogie idéal où les notions d’équipage, de coordination, d’ordre, de méthode si importantes pour faire d’un homme un marin, sont en permanence présentes.

Former des stagiaires manœuvriers est la définition du 1er niveau de notre progression et le Loup de Mer en est le principal instrument.

Article rédigé par Ph. BOUCHER

Photos : "Jeunesse et Marine"

A SUIVRE

2 commentaires:

Grandmât a dit…

Eh bien ! Président ! Nous n'étions pas mauvais quand nous faisions tout cela à trois .....
Toi et JPA pouvez vous friser les moustaches, quand à moi, je comprend mieux pourquoi mes mitaines sont usées.

Bernard DENIS a dit…

Il me semble qu'on l'a même déjà fait à deux, Non ????
Et sur le 10 en plus, avec les flêches.
Mieux que pâs mauvais, je dirai BONS !!!!